Qui je suis:
Dre Karen Debas, neuropsychologue
Depuis 2015, je travaille en gériatrie, dans le réseau de santé public de la ville de Montréal (Qc). Comme neuropsy, je passe beaucoup de temps à évaluer un patient, discuter avec la famille et les différents intervenants qui gravitent autour. En collaborant plus étroitement avec les intervenants de « 1ère ligne », c’est-à-dire ceux qui interagissent quotidiennement dans la communauté, j’ai réalisé à quel point les personnes âgées vivant avec une maladie d’Alzheimer (et maladies apparentées) étaient incomprises. Les conséquences sont importantes : d’un côté, ces personnes âgées vulnérables ne reçoivent pas les services appropriés et sont parfois négligés; d’un autre côté, les intervenants et proches-aidants, pourtant bien intentionnés, vivent des échecs d’interventions, du stress, de la frustration ou se sentent démunis.
Un jour, j’expliquais à la fille d’un patient de quelle façon les comportements qu’elle me rapportait (son père mettait ses souliers dans un sac de poubelle, sortait tous les objets des tiroirs etc.) étaient en fait associés à une démence avancée; elle n’était pas au courant… elle me dit : « Ça fait 2 ans que je pense qu’il me manipule ». J’étais triste, et fâchée… ça fait 2 ans qu'elle s’occupe de son père en pensant qu’il la manipule alors qu’on aurait pu simplement lui expliquer qu’en fait il était malade, et que cette maladie était responsable de son comportement. Une mauvaise compréhension de la maladie affecte la façon dont tout l’entourage se sent.
Ma mission est donc d’outiller les intervenants en santé afin qu'ils puissent intervenir plus facilement en présence de troubles cognitifs et aient les connaissances nécessaires pour accompagner et guider les proches-aidants. J’aspire à favoriser la bienveillance envers la personne âgée vivant avec une démence et à améliorer les interactions entre ces personnes dont le vieillissement atypique peut surprendre, et leur entourage.
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